La coloc (ou colocation) est le principe de l'utilisation à plusieurs de la même ressource, en bonne intelligence. Ici, la coloc est une initiative pour partager une infrastructure informatique possédée par un particulier, à prix libre.
L'objectif est de rendre accessible l'hébergement informatique à toute entité non lucrative, tout en rentabilisant écologiquement le fonctionnement des serveurs et, s'il y a des dons, d'essayer de couvrir les frais de fonctionnement.
Se faire héberger sur la coloc
La coloc peut héberger une machine virtuelle pouvant exécuter le projet de l'utilisateur, sous Alpine Linux ou Debian. La nature du service rendu par la coloc est flexible et peut être discuttée directement avec le propriétaire. Entre autres, l'hébergement d'un site web se fera à travers un reverse-proxy mutualisé et avec un certificat signé par Let's Encrypt.
La coloc n'étant pas une entreprise et ses utilisateurs n'étant pas des clients, le contact humain est essentiel avant de convenir de quoi que ce soit, et donc pas de portail de self-service automatisé par exemple. Il est important de pouvoir discuter avant de convenir de quoi que ce soit, voir même faire une rencontre physique, autour d'un verre par exemple.
La première étape, c'est de prendre contact :
- via le formulaire
- par courriel
- sur le Fediverse @coloc@gugod.fr
- sur le salon Matrix #coloc:gugod.fr
- sur le salon XMPP coloc@conference.gugod.fr
À propos de la coloc et de son propriétaire
La coloc est une baie de serveurs située dans le garage de son propriétaire. Les serveurs qui le composent sont en partie d'occasion, et la liaison internet qui l'alimente est une simple ligne FTTH grand public.
Le propriétaire est un ingénieur système qui a le désir de d'auto-héberger et qui, à un moment de sa vie, voulait même fonder sa propre entreprise d'hébergement, et à cette fin, a acheté du matériel pour constituer son infrastructure. Ce projet ne s'étant jamais concrétisé, il a mis cette infrastructure surdimentionnée au service de son propre hébergement, mais il est évident que ses besoins étaient bien inférieurs à ce que ses serveurs sont en mesure de faire.
Un équilibre entre liberté et écologie
Aujourd'hui, il existe plusieurs solutions pour héberger une ressource sur internet telle qu'un site web, une application ou un serveur de messagerie. D'un point de vue diversité du net, on peut les classer sur une échelle dont les extrémités sont :
- confier l'hébergement à un grand prestataire commercial type GAFAM ;
- monter sa propre infrastructure et s'auto-héberger.
L'auto-hébergement est la meilleure solution pour assurer la souveraineté de ses données et la liberté des utilisateurs des services. C'est sur ce modèle qu'a été construit Internet : une constellation de services, indépendants et non centralisés.
Mais hélas, un autre critère devient de jour en jour plus préoccupant. Faire fonctionner une infrastructure coûte de l'énergie.
De prime abord, comme il est évident que quelques malheureuses machines au fond du garage d'un particulier consomment beaucoup moins que les milliers de serveurs haute performance d'un datacentre industriel, on pourrait se laisser penser que la solution de l'auto-hébergément est à l'évidence plus écologique. Mais ce raisonnement est faux : le rendement énergétique d'un datacentre, en considérant le nombre de clients et de ressources internet hébergées, est bien supérieur à celui d'une installation auto-hébergée, et donc il est vraisemblable que la solution de centraliser beaucoup de services sur un seul jeu d'infrastructure, à disponibilité égale, soit plus écologique que de faire tourner ses même services sur autant d'infrastructures indépendantes. Ce qu'on gagne en liberté, on le perd en écologie.
D'autre part, il serait absurde que la compétence pour maintenir une infrastructure informatique soit requise pour proposer un simple site web. On ne demande pas à un cuisinier de savoir élever du bétail ou cultiver des champs. En conséquence, il serait improductif que tout le monde doivent s'auto-héberger.
La solution intermédiaire proposée ici et mise en avant par ailleurs par le collectif des CHATONS est celle de l'hébergement de proximité. On est tous en mesure de prendre contact avec une personne proche qui a les compétences d'héberger un projet sur sa propre infrastructure. Car concernant la souveraineté numérique, il est beaucoup plus facile d'accorder sa confiance à une seule personne ou à un collectif réduit qu'à une énorme entreprise sans réel visage humain.
Engagement et responsabilité
On ne le répètera jamais assez, mais la coloc n'est pas une entreprise, ni même une association. La personne qui s'en occupe n'est pas rétribuée pour ça et a un emploi à plein temps à côté. D'autre part, l'infrastructure de la coloc est ce qu'elle est : du matériel professionnel certes, mais de seconde main et vieillissant.
En conséquence il est hors de question d'établir un contrat pour l'hébergement de quoi que ce soit sur la coloc. Aucune responsabilité n'est assumée par l'administrateur. C'est pour cette raison que l'hébergement sur la coloc est à prix libre.
Voici quelques exemples de choses qui peuvent mal tourner :
- La ligne internet est grand public, donc aucun débit garanti, et aucune urgence si une coupure dont le FAI est responsable intervient. Même chose pour l'alimentation électrique.
- Du matériel peut tomber en panne, et son remplacement se fera selon le budget personnel du propriétaire.
- Des coupures de maintenance programmées peuvent avoir lieu, sans aucun engagement sur leur durée. Cependant ces coupures seront généralement communiquées à l'avance aux utilisateurs.
D'autre part l'administrateur se réserve le droit d'interrompre le service à tout moment et de refuser des demandes.
Frais de fonctionnement
Les paiements des personnes qui le souhaitent servent à couvrir les frais de fonctionnement, estimés à 30€ par mois, principalement pour l'électricité et le remplacement du matériel défaillant.
Les paiements s'effectuent via Liberapay.